07avr. 2021

Avis sur la sangle Ortega avec crochet pour rosace (OUSHK-BR)

Sangle Ortega OUSHK-BR, avr. 2021Pour compléter le test de la sangle Uke Leash, mis en ligne il y a quelques semaines, je vous partage dans ce nouveau billet mon avis sur un produit que j'ai acheté la semaine dernière, pour équiper mon ukulélé ténor aNueNue.
Il s'agit du sympathique modèle Ortega OUSHK-BR, se passant simplement autour du cou, et équipé d'un crochet à fixer à la rosace centrale.

L'utilisation d'une sangle pour jouer du ukulélé est complètement facultative et dépendra uniquement de vos préférences. J'en recommande l'usage aux débutants, qui pourront s'alléger de la question du porter de l'instrument pour se concentrer sur leurs doigts, ainsi qu'au soigneux qui bichonnent leur ukes.

Si votre ukulélé n'est pas équipé de boutons métalliques permettant la fixation d'une lanière classique (en cuir, nylon ou autre), il existe des solutions ne nécessitant pas la pose de ces strap-locks. Outre la Uke Leash que j'ai déjà chroniquée, les sangles de cou, telles que celles proposées par Ortega, sont non invasives et assez efficaces.

La OUSHK (BRown ou BLack) se trouve en ligne à moins dix euros. La finition de celle-ci est vraiment très bonne et les matériaux utilisés sont d'une excellente qualité vu le prix affiché. Je me demande encore comment on peut faire aussi bien pour si peu cher.

La partie large de la sangle se passe autour du cou, comme une sorte de vilaine cravate, la partie fine se glisse sous le ukulélé afin que son crochet vienne capturer la bordure de la rosace. Selon la disposition de l'orifice sur la table, les cordes peuvent éventuellement un peu compliquer la mise en place du croc dans la bouche de la bestiole. Je ne ne rencotre pas vraiment ce problème. Finalement, deux boucles en plastique permettent d'ajuster la longueur des lanières et donc le positionnement de l'instrument sur le torse. Voici le résultat en photo :

Sangle Ortega OUSHK-BR en action, avr. 2021

La position est agréable, notamment quand les mains sont situées aux emplacements attendus (manche/corps). Dans ce cas, le ukulélé est bien soutenu et l'on se surprend notamment à être plus libre, et meme négligeant, au niveau de l'avant-bras de la main gérant le strumming. Le joueur n'a plus à plaquer amoureusement la bête contre son corps, tel une mouffette lubrique retenant sa Pénélope. De son côté, le manche a également un peu moins tendance à basculer vers le bas, autorisant ainsi la menotte associée à quelques libertés supplémentaires. J'ai été agréablement surpris de constater que la sangle assure un soutien effectif tant debout qu'assis, sans besoin de modifier le réglage.

En termes de sensations, seul le contact sur la nuque de la grosse bande de nylon ne me paraît pas très agréable. Ce point s'oublie toutefois après quelques secondes de jeu. En étant un brin pointilleux, je noterais également que sur certains grands mouvements de la main droite, il est possible de se trouver un peu gêné par le crochet. Ce cas est toutefois très marginal.

En revanche, je suis assez réservé en ce qui concerne une utilisation moins habituelle de la sangle, pourtant motivation de l'achat pour certains : le lâcher de mains ! En cas de maladresse, la sécurisation de l'instrument est bien évidemment meilleure avec la lanière que sans, mais ne me semble pas complètement formidable. J'ai testé de lâcher mon ukulélé, sanglé, au-dessus d’un canapé. C'est relativement impressionnant ! Il bascule assez violement vers l'avant pour se retrouver bringuebalant, retenu par ce seul crochet qui racle et tressaute dangereusement le long de la rosace. Aucune tentative n'a vu mon ténor désolidarisé de la sangle, donc aucune chute au sol n'aurait normalement pu se produire. Malgré tout, c'était très souvent 'limite'.

Autre petite réserve, je me demande si une utilisation quotidienne ne risquerait pas, sur la durée, de marquer le ukulélé au niveau de la bouche.
Dans mon cas, mon aNueNue a de la bouteille et le corps est déjà érodé par des heures de jeu. Je ne suis pas certain que je l'appliquerai sereinement tous les jours sur un instrument tout beau, tout neuf.

Remarques complémentaires pour les débutants et la gente féminine :

  • Je ne suis pas certain que l'utilisation de ce type de sangle soit compatible avec toute les morphologies féminines. Les ukulélistes un peu pulpeuses devraient tester le produit avant de l'acheter en ligne.
  • Ce point doit pouvoir s'appliquer à la plupart des lanières : afin d'éviter de prendre des habitudes difficiles à gommer, je vous invite à ne pas jouer en permanence avec la sangle. Il est en effet assez important de s'habituer à plaquer l'instrument contre soi en jouant, de ne pas se créer de dépendance à la courroie. Notamment celle présentée dans ce billet, avec son fort soutien ancré sous le ukulélé, vous poussera un peu à la paresse du bras qui doit assurer maintien et rythme.


Pour conclure, ce produit me semble très satisfaisant pour son prix modique. La Ortega OUSHK est, pour moi, un peu moins intéressante que la Uke Leash. Mais à sept euros (chez Thomann) contre vingt pour mon modèle favori, elle est trois fois moins onéreuse, mais pas trois fois moins bien. Elle soutiendra correctement votre instrument dans toute phase de jeu, mais ne lui faites pas une confiance aveugle pour le retenir dans toute situation.